Histoire de Birmanie

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Les origines de la Birmanie :

Les premières traces de civilisations remontent au troisième millénaire avant J.-C. suite à la migration des Môns.

Le VIIe siècle est marqué par l’arrivé des Pyus, descendus du Tibet et qui chasseront les Môns vers le sud du pays.

Avec la venue des premiers moines bouddhistes dès le IV siècle, ainsi que la pratique du Bouddhisme theravada par les Puys, l’implantation du bouddhisme prendra naissance aux cours des premiers siècles, avant de véritablement s’installer au IXe.

Puis les premiers Birmans (Bama) furent leur apparition pour fonder en 1057, le premier Empire birman avec comme roi Anawhrata et comme capitale Pagan (Bagan). Le pays est divisé entre les Birmans au Nord et les Môns au Sud.

En 1535, le pays est réunifié par le second empire, installé par la dynastie des Tangu. Ce même siècle sera marqué par des tentatives colonisatrices des Portugais qui seront toutes repoussées.

1752 est l’année du troisième empire (dynastie Konpaung), aux frontières du pays tels que nous les connaissons actuellement. Les années suivantes ont été marqué par l’échec de l’invasion chinoise mais aussi des tentatives d’expansions visant l’Inde, avec comme conséquence le début du conflit entre la Birmanie et le puissant empire Britannique. Trois guerres Anglo-birmans furent la conséquence, avec comme conclusion : la victoire Anglaise agrandissant le Raj Britannique.

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Mourir pour l’indépendance de son pays :

Les premières lueurs anti-colonisation se développèrent avec la création du Thakin (organisation étudiante) en 1930 puis la première organisation nationaliste qui attira Aung San (père d’Aung San Suu Kyi) en 1936.

En 1937, la Birmanie est séparée de l’Inde et devient une colonie anglaise à part entière.

Puis la seconde guerre mondiale éclata, changeant le destin du pays. Aung San devenant de plus en plus populaire devint général de l’armée indépendante de Birmanie. Il demanda l’aide aux Japonais pour se débarrasser de leur ennemie en commun : les Anglais.

En 1942, le pays du soleil levant envahit l’actuelle Myanmar, confrontant ces forces à celle des alliés. Or, Ang San et son partit AFPFL (ligue anti fasciste pour la liberté du peuple) se rallia cette fois-ci aux troupes britanniques pour lutter contre ce second envahisseur.

En 1945, les Japonais quittèrent le pays permettant au célèbre général birman de négocier l’indépendance de son pays.

Malgré l’amour de son pays et même considéré comme un héros, Aung San fut assassiné le 19 juillet 1947 avec plusieurs membres de son partit par ces opposants. Ils devinrent, les martyres, obtenant une fête nationale ainsi que l’Indépendance en 1948.
Le début d’une ère sombre : la dictature

En 1962, un coup d’état permit au général Ne Win de prendre le pouvoir du pays et d’instaurer une dictature militaire. Un parti unique est instauré, des reformes brutales sont adoptées et la presse est censurée. Les droits de l’homme sont bafoués et s’envolent pour de longues années.

En 1988, une vague de protestation (les manifestations furent des milliers de morts) accompagne le renversement de Ne Wing. Une nouvelle junte militaire est formée, le comité d’Etats pour la restauration de la loi et de l’ordre, imposant la loi martiale. Des élections libres seront organisées et Aung San Suu Kyi s’exprima devant un demi-million de personnes, devenant instantanément la voie du peuple. Son parti, la ligue nationale pour la démocratie obtint 80% et donc la victoire écrasante sur le parti militaire. Néanmoins, ce résultat fut rejeté, de nombreux membres du parti furent emprisonnés et Aung San Suu Kyi fut assignée à résidence. La dictature reprit son cour.

En 1991, cette opposante démocratique, prisonnière de sa propre maison obtenue le prix Nobel de la paix. Elle sera libérée 4 ans plus tard, soit 7 ans d’isolement.

Evidemment craint du gouvernement, elle fut capturée par l’armée en 2003 suite à une embuscade provoquant la mort de 70 militants de son parti. Elle fut emprisonnée dans un endroit secret pendant 3 mois avant d’être une nouvelle fois interdit de quitter son domicile (qui dura jusqu’en 2010).

En 2005, suite aux mauvais présages des astrologues, les militaires quittèrent Yangon (ancienne capitale) pour s’installer à Naypyidaw, une petite ville au centre du pays qui devint la nouvelle capitale du pays.

En 2007, le gouvernement augmenta soudainement le prix du carburant avec pour conséquence, la hausse de prix de nombreux produit. La révolte des Safrans fut la réponse, et 100 000 personnes défilèrent dans la rue (dont de nombreux moines), brutalement réprimé par la junte.

En 2008, le cyclone Nargis fut plus de 140 000 morts et plus de 2 millions de sinistrés. La junte toujours aussi répressive refusa même les aides humanitaires qu’elle autorisa un an plus tard, pour secourir des centaines de milliers de personnes toujours sans domicile.
Fin de la dictature ?

L’année 2010 marque de nouvelles élections fraudées qui donna la victoire au parti issu de la junte, avec 80% des voies. Thein Sein, ancien premier ministre et surtout général, est nommé président mais semble vouloir faire quelques bonnes actions : Aung San Suu Kyi est libérée, son parti réenregistré comme parti politique autorisé, des centaines de prisonniers politiques sont relâchés et la censure des médias est abolit.

Un véritable changement politique ou une simple stratégie de contrôle ? Le constat actuel est que depuis 2011 plus de 250 000 personnes victimes de violations des droits de l’homme ont fuit leur maisons. Les conflits face aux minorités Kachin ou Shan s’intensifient tout comme la discrimination à l’égard des Rohingyas. L’accès humanitaire est toujours restreint, tout comme les droits de l’homme au contact de l’armée. Et Aung San Suu Kyi ne peut toujours pas être candidate aux élections présidentielles de cette fin d’année.